www.tunisia-road-rally.fr TRR2 du 27 oct au 4 nov 2012

MON TUNISIA ROAD RALLY 2012

Cette année pas de course pour moi. Pas de budget, fallait faire un choix. Travaux maison et deux ans sans budget courses ou rallyes. Les rallyes pouvaient attendre, pas ma toiture. C'est donc avec joie que j'ai accepté la proposition d'Adrien d’EvenMoto (encore merci à lui et à Michel d’avoir pensé a moi) pour encadrer les participants du rallye, même si pour les sombres histoires que l'on connait le coté sportif serait absent, je savais que ce serai un bon moment. Mais finalement même sans chronos, ça à été un excellent moment ! Très enrichissant d'être du coté organisation !!


MARSEILLE PORT AUTONOME – PORTE CHANTERAC :
L’AVENTURE DU POSEIDON !

5 minutes après mon départ de la maison me voilà rendu sur place accompagné comme l'an passé par mon fils Laurent. Mal aiguillé par le gardien à l'entrée du port je me retrouve sous un hangar avec plein de 4X4 en partance pour la Tunisie eux aussi. Des concurrents sont déjà là et je ramène tout le monde sur le parking qui nous est dévolu pour les vérifs avant l'embarquement.

J'en reconnait déjà certains : Luc qui n'est pas venu avec sa BMW des années 80 mais avec une superbe et rare CAGIVA GRAND CANYON avec moins de 5000 km au compteur. Modèle encore moins courant car étant une de celles qui avaient été offertes aux joueurs de l'équipe de France de foot en 1998 après leur victoire, la sienne étant celle de Lizarazu comme en atteste la plaque rivetée sur le réservoir. Luc, maintenant je vais t'appeler l'antiquaire !!! Avec lui Rémy qui était aussi là l'an passé et avait cassé son moteur sur la première liaison.

Les gens commencent à arriver soit en groupe soit en individuel, Adrien et Michel de l'orga nous rejoignent et commencent à mettre en place la table de verif, ainsi que la distribution des plaques, road books, tee shirts et casquettes. Le camion MOTUL arrive aussi, un 19 tonnes conduit par le sympathique Pascal. Pascal TOMEK le responsable compet de Motul est là aussi. C 'est le camion chargé d'emmener toutes nos affaires et nos pièces de rechange. Un rapide coup d'œil me permet de voir qu'il est bien équipé , compresseur, caisses a outil, machine a pneu !!! Et des tonnes de produits MOTUL pour l'entretien du soir.

Les belges emmenés par Fred LEJEUNE sont là aussi avec des machine bien adaptées. Arrive le groupe Motomag en convoi depuis l'hôtel, les motos sont disparates et certaines m'inquiètent un peu. Beaucoup de gros trails genre BM GS et autres Super Ténéré, des routières BM et Yam XJR, un GSXR et sa passagère, mais aussi un Tmax, une paire d'Electra Glide, une Gold Wing et une superbe Harley Fat Boy toutes options. Belle machine mais pas très adaptée au périple qui nous attends. Pas de dérouleurs de road book, certaines passagères sans gants et mal équipées, les motos en revanche sont récentes et globalement en bon état, c'est déjà çà. Eux c'est clair ne sont venus que pour le coté ballade de l'aventure. Il y a des gens de 20 à 74 ans. L'ambiance est déjà sympa bien que certains en voyant l’équipement des vraies motos de rallyes se demandent ce qu’ils font là !

Et c'est là que Luc a crevé !!! Démontage express de la roue et le voila parti avec mon fils à la recherche d'une chambre a air ou d'un réparateur, à 8h00 du mat a Marseille et dans le quartier des ports ca va pas être évident. Je les envoie à la concession BMW toute proche où ils s'entendront dire qu'il faut commander la chambre a air !! Hallucinant pourtant y a pas mal de bavaroises équipés de chambres, non? Finalement c'est un réparateur de scooters qui le dépannera avec une chambre trop petite et tendue comme un string mais qui tiendra tout le rallye !!!

Passage express à la douane et on commence à embarquer, les marins attachent très bien les motos car une tempête est annoncée au large de la corse pour ce soir. Moi qui suis malade sur un lac ça promet, je vais encore nourrir les poissons. Au vu de la météo marine hier soir j'ai pris mes précautions et suis déjà plein de cachets !!! Je retrouve Adrien au pont 6 et récupère vite la clef de ma cabine. Cette année on est gâtés, douche et tv dans la cabine et même jacuzzi et masseuse dans la mienne !! Comment ca pas vous ? Je rencontre mes compagnons de voyage : pascal en K1300R, Yannis en Super Duke, et Saul en Gold Wing. Je redescend au pont 6 aider Adrien à distribuer les tickets repas car il y a beaucoup de monde et quelques vautours hors rallye intéressés par un repas à l'œil.

Nous allons manger avec Bruno et Carole (les marluches). Bruno est venu avec sa Benelli Tre K et pas avec son side, et carole sera l'accompagnatrice du minibus sur place. On se remémore à table les souvenirs de l'an passé. La mer bouge énormément et par sécurité je vais m'allonger. Si le mal de mer me gagne je suis foutu. Je me met de la musique et alterne les siestes. J'en profite pour distiller à Yannis quelques conseils pour préparer son road book, je ferai le mien plus tard d'autant plus que l'orga nous fournira un Tripy à Tunis.

C'est l'heure du briefing dans la salle de cinéma du navire où l'on explique aux concurrents ce qui les attends, on nous y présente avec Robert et Stéphane, Marshalls comme moi, Dom et Jean-Marc de Moto Mag, ainsi que les médecins urgentistes à moto et leurs infirmières comme passagères.

Repas et direction la cabine ou je me fais couler un bain dans le jacuzzi, bon une douche quoi !!! Je me réveille plusieurs fois dans la nuit à cause des mouvements du bateau. J'apprendrai au matin qu'on est passé entre la corse et la Sardaigne pour se mettre a l'abri du gros de la tempête et qu'on arrivera avec 4 heures de retard a Tunis. Petit dej, dont mon coté généreux fait que j’en ferai don aux poissons quelques minutes plus tard. Ben quoi je contribue a l'équilibre de la chaine alimentaire en milieu marin !!!!


JOUR 1 : TUNIS MONASTIR (200 km) :
SINGING IN THE RAIN !

Apres ces 26 heures de traversée on débarque enfin. Connaissant le bordel de la douane, je me presse vers le premier bureau ,expédié en 30 secondes, je trace vers le hangar ou se trouvent les kiosques pour l'importation du véhicule, y a déjà du monde, j' en repère un presque vide et me met dans le queue, arrive mon tour le douanier me dit qu'il faut passer d'abord à celui là bas ou il y a tant de monde, je négocie qu'il me fasse passer direct quand je devrai repasser devant lui, et m'incruste dans la foule, c'est pratique d'être petit, un gradé arrive en disant qu'un autre guichet est dispo dans un autre hangar, c'est bientôt mon tour je reste là en compagnie de pilotes de 4X4, un coup de tampon, un gri-gri et muni du précieux sésame je repasse à mon premier guichet, le mec me reconnait et me fait passer devant tout le monde !!!! Finalement j'aurai expédié la douane en moins d'une demi heure (certains y passeront plusieurs heures). Faut reconnaitre qu'ils sont vraiment mal organisés dans ce pays, au lieu de tout regrouper faut courir d'un guichet à l'autre et gare à toi si tu la ramènes !!!!

Il commence a pleuvioter et toutes mes affaires de moto sont dans le camion d’Adrien. Je sors de l'enceinte portuaire et patiente avec quelques rapides comme moi. Je retrouve avec plaisir Mourad, un responsable presse tunisien et organisateur d'événements motorisés. On doit aller en groupe vers les Berges du Lac dans un resto avant de partir au road book rejoindre Monastir, mais vu l'heure je pense que ca va être compromis !!! Petit a petit les concurrents sortent de la douane et se regroupent. Avec Michel qui a déjà fait un voyage, on en amène une vingtaine vers ce resto a 12 km. Le coin est sympa et ressemble à la cote d'azur avec palmiers et resto lounge.

La pluie commence a bien tomber, je m'équipe rapidement dés que j'ai pu retrouver mes affaires, installe rapidement le Tripy et file vers le resto. A peine le temps d'avaler l'entrée qu'il faut repartir chercher le dernier groupe. Je suis Michel, et arrivés a un gros rond point il suit les panneaux "la goulette" malgré la présence de barrières, vers le port donc (pas porc y a pas le allouf ici !). Et là derrière moi j'entends un flic s'époumoner sur son sifflet !! En vérité on vient de rentrer en zone de guerre !!! Des soldats en armes, des tas de camions genre CRS chez nous, pleins de militaires, des canons, des chars !!!!! Putain on est où là ! On va se retrouver dans les faits divers, car sans faire exprès on est devant l'ambassade américaine archi protégée ! On sort rapidement de cette zone et retrouvons la bonne route, séquence émotion !!! Arrivés au port je récupère le dernier groupe pendant que Michel s'occupe du camion Motul.

Retour au resto. Le planning en raison du retard du bateau a été modifié, on sera au road book en petits groupes jusqu'au km 140 environ avant de rejoindre l'autoroute pour Monastir. Je pars donc avec une quinzaine de motos sous une pluie fine mais continue. Fait pas chaud en plus. Arrêt essence sur une voie rapide pour sortir de la ville, la circulation est anarchique et la pluie n'arrange rien. Enfin au bout de 22 km on quitte cette autoroute, on traverse Mornag et rejoignons de petites routes sympas. La pluie s'est arrêtée et la petite caravane me suit tranquillement. Je roule pas trop vite pour leur laisser le temps de se familiariser avec le goudron, les cailloux, les animaux. Avec Laurent on roule en décalé pour avoir plus de lumière. Il fait maintenant nuit noire et même mes xénons peinent a éclairer correctement. On roule bien et soudain dans un virage, vers le km 55, tout un groupe de motos arrêtés, je pense aussitôt à un accident et me dirige vers Michel qui m'informe qu'un barrage à été dressé par des jeunes dans le village suivant et qu'ils ont essayé de s'en prendre aux belges de l'équipe Lejeune qui ont eu le bon reflexe de faire demi tour. Rapide topo et on décide de regagner l'autoroute en convoi, pas question de faire prendre le moindre risque aux concurrents.

On repart, croisons le dernier groupe des lecteurs de Moto Mag et rejoignons rapidement l'autoroute ou la pluie a repris !!! Le convoi s'étire en fonction des vitesses de chaque groupe. Pour ma part j'emmène le mien à 110 vu l'absence totale de visibilité, et le fait que les autoroutes ici ne sont pas clôturées comme en France et qu'il peut toujours te surgir une bestiole de je ne sais où. On fait un regroupement au péage, puis à la station service où je fais mon premier plein à 74 centimes d’euro le litre !!! Y a plein de jeunes locaux qui viennent se prendre en photo avec les motos comme a presque chaque arrêt d'ailleurs c'est sympa, y en a même un qui me demande de faire 50 m derrière moi, assis sur la bombe anti crevaison et sur mes plaques à numéro, je pense qu'il va s'en souvenir !!! Le tunisien a l’oignon solide !

On quitte l'autoroute plus tôt que prévu histoire de resserrer tout le groupe et on arrive sans incidents au superbe hôtel de Monastir, où nous attends un cocktail de bienvenue comme presque partout ici. Nos bagages ont été rentrés, je récupère ma carte de chambre et monte vite prendre une douche et me changer avant le repas. Mon coloc me rejoint, c'est Christophe, un ancien de l'an dernier en 1200 GS. Tant pis cette année encore pas de blonde a forte poitrine, faudra vraiment que je prenne l'option l'année prochaine !!! On file rapidement au resto de l'hôtel et au vu des 550 km qui nous attendent demain je ne traine pas trop, juste le temps d'envoyer un petit mot via Facebook aux proches et je monte au paddock ! Christophe me rejoint, vite m'endormir avant lui !!! Et non perdu il est plus rapide que moi, je prends 2 bouchons d'oreille et Morphée vient me rejoindre !!


JOUR 2 : MONASTIR MATMATA (550 km)
ON THE ROAD AGAIN !!

Réveil vers 6 heures direction petit dej. L'avantage dans ces hôtels haut de gamme c'est que tu as vraiment le choix pour te caler pour la journée : crêpes, gaufres, jus de fruits frais à profusion, smoothies faits sous tes yeux, plus omelettes, œufs, lard, bref pour tous les gouts et les envies. Le ciel a arrêté de pleurer et la journée s'annonce ensoleillée. Tant mieux car on a en gros 10 heures de route. Je prends avec moi Nordine et Yasmina, un couple de concurrents venu de Sétif en Algérie à 800 km d'ici, exprès pour participer à l'aventure avec un superbe 1300 FJR. Mais Nordine manque un peu de pratique, surtout en navigation. Nous voila partis vers Matmata par des routes pas toujours en bon état, voire transformées en pistes par endroit, des bourbiers et flaques dues à la pluie d’hier et de nombreux trous. Je roule a 100/110 en lui montrant du pied les nombreux pièges et franchement il suit bien. Je me lâche un peu dans les portions technique en l'attendant après.

Tranquillement, on arrive au premier ravitaillement essence en ayant même doublé des groupes arrêtés au café, on traverse nos premiers villages. Dans l’un d’eux c’est jour de marché sur au moins 1 kilomètre, il y a énormément de monde, ca bouchonne, j’aime pas la foule qui s’agglutine autour des motos, je remonte les voiture par la droite, Nordine aussi, les vendeurs de fruits et légumes exposent à même le sol, tout comme ceux qui vendent bassines, ustensiles et jouets visiblement made in china. Ici aussi le péril jaune !!!

Ce midi on doit manger au sommet d'une montagne ou l'on à disputé une superbe spéciale l'an passé, on doit y arriver par une route en très mauvais état et recouverte de graviers et je préfère y être le plus tôt possible. Quelques km avant cette route il y a un arrêt essence obligatoire. Stéphane est là avec son groupe, je prends donc le relais en attendant le suivant pour que personne n'oublie de faire le plein ! Un des toubibs me rejoint on discute un peu. Il a pas mal baroudé : enduro, multiples rallyes africains et Dakar. Pas un manchot du guidon, surtout avec le sac de matos médical dans le dos. Ici son sac s’appelle Amélie!!! Stéphane me propose de partir avec Nordine vu que c'est lui qui l'a incité a venir via le forum FJR. Pas de soucis, je connais la route qui nous attends et pourrai me lâcher dessus sans soucis de savoir s'il suit. Au bout d'une demi heure arrive enfin un groupe, c'est les Moto Mag qui prennent le relais. C'est en solo que je repars pour les 20 km avant le CH midi.

Je reconnais les coins que l'on a traversés l'an dernier en convoi du coté de Sened gare. Ce matin aussi certains m’étaient familiers, on a fait un sacré détour l'an passé pour éviter la zone dangereuse !!! J’arrive au pied de la montagne, la route est très glissante, pleine de graviers, de pierres et entrecoupée de radiers plus ou moins profonds, mais le coin est magnifique, c'est un canyon sur le bas et une spéciale de rallye sur le haut !!! Je me fait plaisir tout en gardant une marge de sécurité et arrive sans encombres au CH. Je retrouve Nordine qui à chuté dans le dernier virage, poussé a la faute par un camion militaire qui le suivait d’un peu trop prés. La moto est un peu fripée et lui souffre de la cheville. Son épouse a le casque tout abimé. Le toubib les examine, rien de cassé, juste une cheville enflée !!! Le coin repas est surnaturel, en pleine montagne, des tables, des chaises, des nappes rouges, un thé de bienvenue, de bons sandwichs tunisiens avec des frites !!! Et en plus trop bons ! Et même de la bière, manque juste le café !! Le site est juste superbe, avec vue à 240 degrés sur les vallées.

Stéphane veut conserver Nordine avec lui, je repars donc avec un nouveau groupe d'une quinzaine de motos. Ca roule bien, plus dans mon rythme, les pilotes de rallye qui la composent roulent entre eux. On arrive pour la traversée du Chott el Felaj. C'est moins impressionnant et touristique que le Chott el Jerid, et on y verra nos premiers dromadaires. La route est belle et a du grip, le rythme s'accélère et on rejoint d'autres petits groupes, et c'est à prés de 20 motos qu'on déboule sur la nationale. Le road book indique prochain changement de cap 50,4 km. Ca roule plus calme sur la nationale, les locaux sont imprévisibles sur les routes, doublent n’ importe où, te serrent, faut vraiment être vigilant prêt a réagir, on croise des hordes de 4x4 en direction du sud!!

On arrive à El Hamma. Le groupe est un peu devant moi car j'ai pris le temps de faire quelques photos. J'aime pas les traversées de villes, ca grouille de gens, d’animaux, de 2 roues et de voitures et personne n'est prudent. On croise un Tmax avec le kéké local. Il a encore les pubs d'un concessionnaire marseillais, il n’a pas du le payer cher celui là !!! A droite dans une petite rue en pleine heure de sortie d'école je me prends un caillou dans l’épaule, c'est la première fois, d'habitude quand tu les salue ils sont contents !! Pas lui !!! Pas grave ca roule mieux et j'arrive enfin à sortir de la ville et ramarrer la bande. On rejoint Matmata Nouvelle pour l'inévitable arrêt essence. La route est sympa pour arriver a l'hôtel et je prends mon temps. On y a roulé comme des gorets l'an passé !!! L'hôtel est le même, normal y a que celui là dans le coin. Le coucher de soleil sur les collines est chouette, un coup d'œil a la moto, RAS juste un peu de graisse sur la chaîne et basta !!

Mon coloc est déjà au bar. Il a roulé avec les belges qui n'ont besoin de personne pour s’orienter. Ce soir c'est remise de la dotation MOTUL. C'est rigolo tous les jeunes du coin viennent faire une révision de leur mobs, le téléphone arabe a bien fonctionné, c est sur que ca doit pas leur arriver tous les jours d'avoir un libre service 2 roues !!! Je participe à la distribution et tous les participants du rallye repartent les bras chargés, un apéro un bon repas et direction repos !!! La journée a été longue.


JOUR 3 : MATMATA - DJERBA (375 km) :
LA MENACE FANTÔME

Réveil 6 h encore, direction petit déj. On part vers la mythique Tataouine ce matin, je m’équipe et descends vers le parking. Il y des vendeurs de peau de mouton. Les plus lents sont déjà partis avec leurs ouvreurs respectifs.

Je pars avec un groupe composé de Parisiens et de Marseillais (Salonnais pour être exact). Comme quoi les motards on est quand même bien moins cons que les supporters de foot !!! J’ai étudié le road book, on va repasser par les mêmes belles routes que l’an dernier avec au milieu la spéciale aux petits murets. Le meneur du groupe en KTM est équipé d’un trip et d’un road book. Je lui explique que je suis juste là pour les remettre sur le droit chemin en cas d’erreur et que je les laisse faire leur trip a leur rythme, qui est d’ailleurs excellent. On quitte Matmata. Je trouve les routes bien moins glissantes qu’en 2011 mais toujours aussi belles. On arrive a la spéciale, je double tout le monde et passe en mode disjoncté, je m’en souviens et c’est parti ! Gaffe la route n’est pas fermée et je croise une 404 pickup. Le chauffeur est un peu étonné de me voir débouler a cette allure, mais quel pied !!!

Peu après on arrive à Toujane. Toujours aussi chouette ce village, les tisseurs de tapis, les gens souriants, il y a même un bébé dromadaire chez « la femme qui tisse ». On y repassera demain pour le CH midi, au sommet du village. On roule bien, le paysage est grandiose, dommage qu’il y ait tant d’immondices un peu partout. Pas de décharges, encore moins de déchetterie, les gens jettent tout n’importe où et de ce fait autour des villages c’est très sale. Vraiment dommage. Il y a du boulot au niveau environnemental ici !! on traverse un bled ou les taudis côtoient des villas superbes avec visiblement tout le confort moderne (clim, pompe a chaleur, double vitrage) et plusieurs autres en construction. Etrange dans ce coin reculé.

Peu avant Tataouine on s’arrête pour une pause café. Je rejoins Luc et ses potes qui filent sur la nationale, pause essence et je repars tout seul vers Chenini. On doit faire un 8 avant d’y arriver et traverser un village dominé par un ksar invisible de loin, entièrement creusé dans la montagne. Vraiment Chouette. La route aussi est sympa, une route étroite et faite que de creux et de bosses, la roue avant qui décolle sur chaque crête, le pied quoi ! Et là au milieu de nulle part un bâtiment aux couleurs KTM, qui visiblement fait la location de quads et de motos. Encore une boucle vers Chenini ce coup ci, une zone de travaux, un peu d’hors piste et encore plus de bosses une fois revenu sur la route. Je soude comme un goret et décolle plusieurs fois des 2 roues, c’est trop bon, mon Vector me précisera à l’arrivée 202 km/h en vitesse maxi, malade va !!!

Chenini dominé par son ksar et ses greniers à blé, c’est tout simplement superbe. Un panneau explique la légende des 7 dormants. Le repas à lieu dans un restaurant, un local nous surveillera les motos, resto superbe et repas typique, brick et excellent couscous a profusion, ce n’est pas ici que je vais maigrir !!! Un thé à la menthe nous attend sur la terrasse à l’extérieur. Je sympathise avec un touriste bordelais à qui j’explique notre trip, des gamins viennent me demander des confiseries. Je lors donne ce que j’ai ainsi que des autocollants, je pense avoir fait des heureux là !!!

Il est temps de repartir vers Djerba. La route bien que glissante est superbe et me fait penser à la scène de la course des modules dans « la menace fantôme ». On repasse par Tataouine et là il y a le panneau a l’entrée de la ville, on s’y fait une pause photo avant le plein d’essence. La traversée de ville est pénible et les gamins menaçants, bien que là il ne se soit rien passé (j’ai globalement trouvé plus d’agressivité que l’an passé dans les traversées de villages, chose confirmée sur le bateau par une tunisienne me disant qu’elle avait ressenti la même chose). La route pour aller a Djerba est rectiligne, on traverse un chott ou des gens y ramassent encore du sel, on double des groupes avant d’arriver à la voie romaine qui permet un accès a Djerba. Il est tôt on va pouvoir profiter de l’hôtel qui est paraît-il un des plus beaux de Tunisie. On passe le contrôle militaire a l’entrée de l’ile, la route en réfection n’est qu’une piste caillouteuse, on roule bien, j’ai pris la tête car il y a plein de ronds points et me suis dit qu’on irait plus vite avec le Tripy. D’un coup tout le monde s’arrête derrière moi. Je fais demi tour, pascal vient de crever avec sa BM. On a tous de quoi réparer, c’est vite fait, le plus long est de regonfler. Les groupes nous repassent au fur et a mesure.

On repart et arrivons a ce superbe hôtel, le « Radisson Blu ». Parking couvert pour les motos, le camion Motul est là, petit coup sur la chaine, et c’est tout. Bruno est là à genoux : « Bruno, si tu fait la prière, la Mecque c’est de l’autre coté !». Il a juste cassé sa béquille, et répare ça avec l’aide du personnel de l’hôtel. Je file à l’accueil vu qu’il a presque fini sa réparation, récupère mes bagages et monte dans ma superbe chambre.

Grande classe la chambre. Grands lits, vue sur la mer et les piscines, salle de bain avec douche italienne, baignoire et peignoirs, tout pour se remettre de la journée. Les 3 piscines sont immenses, il y a un resto au bord de l’une d’elle avec du feu qui sort de l’eau et une passerelle pour rejoindre la mer. Je rejoins la tribu pour l’apéro. L’hôtel est immense, le plus beau des 2 TRR, avec un centre de thalasso, des boutiques, plusieurs bars et restos, ca donne envie d’y rester. La salle a manger est à la hauteur du reste, immense, des stands de pates, poissons frais, crêpes et plein d’autres choses, c’est presque trop. C’est rassasiés qu’on ira prendre un dernier thé au bar. Demain encore 515 km. Technique le matin, roulant l’après midi.


JOUR 4 : DJERBA - TOZEUR (515 km) :
TEMPÊTE DANS LE DESERT !!

Réveil bonne heure, encore ! Excellent petit déj de fous, encore ! Ca devient lassant mdr ! Non en vérité c’est trop bon, on avait même la wifi dans les chambres. Seul bémol mon estomac qui commence a pas apprécier certains meloco (mets locaux). J’attrape Amélie, une des 2 infirmières, et lui explique mon problème (apparemment on est plusieurs dans ce cas). Elle me laissera ce qu’il faut sur la moto vu que plusieurs groupes partent avant moi. Je traine un peu et mon groupe part quand j’arrive à la moto, les médocs sont là scotchés sur le réservoir. Je traverse Djerba par une autre route qu’à l’aller. Derrière les façades brillantes des hôtels de luxe, la même pauvreté et la même saleté dans les moindres terrains vagues, ca gâche un peu le coté carte postale. J’arrive rapidement à la voie romaine et retrouve à sa sortie mon petit groupe à la station service.

On doit repasser par Matmata et Toujane où l’on doit manger ce midi. Les routes sont roulantes et sans difficultés pour le moment, on aborde une longue piste et je passe en mode enduro, remonte tout le monde et me cale à 140 sur les bouts droits. J’attends l’équipe a sa sortie, on se dirige vers les montagnes, les routes redeviennent sympa, un peu de grip, des virages, juste ce qu’il faut. Je vois au loin sur la crête le groupe Moto Mag partis 30 mn avant nous, on à bien roulé !!

Dans un virage, un attroupement, le minibus des accompagnants arrêté, et une moto au fossé, celle de Jean-Marc. Il n’a rien mais la Super Ténéré est un peu froissée. Une pierre à traversé la route devant lui et à du continuer son chemin vu que personne ne l’a retrouvé !! Ce n’était pas la pierre philosophale, tout ce qu’elle a transformé c’est la jante avant en cube !! J’appelle aussitôt Adrien que je sais devant nous, pour l’informer qu’il faut venir récupérer la bécane et surtout qu’il n’y a pas de blessé ! Je laisse mon groupe partir et récupère les motos que jean-Marc guidait. On continue en direction de Toujane. Le groupe roule vraiment très doucement, il y a 2 Super Ténéré, une 1200 GS, la Gold et Nordine qui suivait pourtant facile l’autre jour. On arrive à nouveau à Toujane, le bébé dromadaire est encore là, le groupe devant moi s’est trompé de route, on est à 500 mètres du CH midi je leur fait signe et on arrive au parking pour le repas.

C’est le même traiteur qu’au sommet de la montagne, toujours aussi bon ! Un des cuisiniers me dit que le vent de sable va se lever. Je réunis mon groupe en leur disant que je leur donne 30 mn pour manger, on à encore 90 km de technique à faire et 300 km au total et à cette allure là on n’est pas rendus. Je leur explique que je vais rouler très doucement et qu’ils n’ont qu’a se mettre dans ma roue, je freine tu freines !!! Et là l’un d’eux me dit « mais tu freine jamais !! » - « alors c’est qu’il y en a pas besoin !!! ». Let’s go, même a 40 km/h, certains ont du mal. J’avoue trouver le temps un peu long surtout quand tous les groupes me repassent !!! Vivement le roulant, on mettra presque 2h30 pour faire ces 90 km. Les derniers du coté de Boudhafer étaient géniaux, à l’envers de l’an dernier.

Arrivés à Tamerzet le vent de sable annoncé est là, on a 70 km a faire jusqu'à Douz. Les rafales et surtout les croisements de véhicules donnent l’impression de rentrer dans du brouillard, le sable rentre partout et fouette le visage même visière fermée, par moment la route disparaît, des langues de sable se forment. J’ai connu ca sur la piste dans le Ténéré en 1988, ça fait beaucoup plus peur. Là y a le bitume pour te guider, et c’est magnifique comme spectacle (on a quand même été bons au niveau de l’orga de calculer ca au moment du passage de la caravane. Et oui c’est un métier !!!). On roule à 110 et on fera une pause a Douz pas avant. Arrêt essence et buvette à l’entrée de la ville, on à les visages secs et jaune. Le sable est de partout même dans mon téléphone pourtant emballé dans ma sacoche réservoir. On repart sur Kebili et le chott el Jerid. Mon tripy s’est arrêté, plus de batterie. Le vent s’est un peu calmé, on aborde une route transformée en piste par des travaux et je vois mon ex groupe arrêté sur le coté : Pascal à encore crevé et ce coup ci c’est irréparable. Encore du travail pour Adrien et encore une tournée à payer pour Pascal !

On arrive sur le Chott. Là, une partie de mes suiveurs se découvrent des ailes et partent à donf, des vrais pros de la ligne droite !!! Je reste a 110 avec les 2 grosses bécanes histoire de profiter du paysage. On fait un arrêt photo au Café Hamma. Il y a un bébé fennec. Les autres ont soudé mais seront bien obligés de s’arrêter vu qu’aucun d’entre eux n’a de road book ! On les retrouve 10 km plus loin, je repasse devant pour amener tout le monde à l’hôtel. Il fait encore bien jour quand on arrive a Tozeur avec la palmeraie à gauche en contrebas et le bâtiment ou ils ont tourné la scène de l’usine dans « La Vérité si je Mens ». C’est le premier soir ou l’on arrive de jour me dira l’une des passagères de la bande, ca fait plaisir.

Je retrouve avec joie cet hôtel sans fioritures mais juste idéal, avec 2 piscines et massages quand même !! Ici les bagages ont carrément été rentrés dans les chambres ! Demain petite matinée de moto et après-midi libre, mais là pour l’instant apéro !!! Les toubibs et les infirmières viennent nous rejoindre avec le saucisson de Savoie qui va bien ! Le serveur à du briser l’assiette après !! Briefing pour nous dévoiler la journée de demain : au programme 250 km d’un parcours en forme de cœur avec passage dans 2 spéciales du TRR1 et retour par Metlaoui et son énorme mine de phosphate. Après midi libre avec au choix quad, buggy, dromadaire, promenade en ville… Pour moi se sera quad surtout a 20 euros l’heure et demi !!! Bon repas, on refait un peu le monde au bar avant d’aller se coucher !!!


JOUR 5 : TOZEUR – TOZEUR (205 km) :
SUR LA PISTE DE L’AFRIKA KORPS

Réveil 7 h vu le peu de km à faire. Je me prépare et retrouve Michel qui a la tête des mauvais jours. Le colonel de la garde nationale viens de l’informer qu’on ne pourra en aucun cas passer par Redeyef, qui est en ébullition, et qui était le pivot de notre parcours de ce jour. Même l’armée refuse d’y entrer. On refait donc un nouveau parcours en gardant tout le bon et en évitant juste cette zone. Au lieu d’une boucle on fera un aller-retour à Tamerza qui vaut le déplacement, et au sommet de la montagne « tectonique », un chaos de rochers sortis de la montagne. On partira en convoi 10 motos par 10 motos en suivant partiellement le road book.

Je pars avec mon groupe et sors de Tozeur le premier. Un des gars viens me dire qu’il n’a pas d’essence, on l’attend donc le temps qu’il retourne faire son plein, et on repart vers une palmeraie. La piste est sablonneuse et je me régale. Elle s’élargit, je commence a souder et doubler un autre groupe. C’est là que c’est produit le drame !!! Quoi je vous ai pas raconté !!! Je suis a un bon 110/120 sur la piste et d’un coup à 100 m sur ma droite une ombre sombre. Un sanglier avec une tête énorme qui décide de traverser, le bestiau genre 100 kg. Je prends les freins, il s’arrête et repart aussitôt pour finir de traverser. L’émotion passée mon premier reflexe est de regarder si il y a quelqu’un derrière moi sinon on va jamais me croire. Un cochon dans le sud tunisien, y a qu’un marseillais pour raconter ca. Heureusement y a des témoins, ma réputation est sauve !!! Je me vois bien rentrer en France et dire a mon assurance « Voila j’ai eu un accident avec un cochon dans un pays du Maghreb. La moto est détruite mais le sanglier court encore. Voila son adresse : Palmeraie de Tozeur ».

La piste rejoint la route en travaux, bien grasse celle là. On remonte les groupes et arrivons à la palmeraie de Chebika et sa cascade. C’est chouette. Un peu piège a touristes avec ses vendeurs un peu lourds. Le temps d’un thé a la menthe et on repart en convoi escortés par la garde nationale vers la spéciale tectonique, la plus technique de l’an dernier et la plus belle aussi. Arrivé en bas j’enclenche la camera et prends mon temps pour monter. Je retrouve le coin ou à été faite ma photo au bord du ravin, j’ai pris des risques !! La route est moins gravillonneuse mais quand même dangereuse. Au sommet rassemblement et coup de gueule d’Adrien envers certains participants s’étant fait attendre à la cascade. 2 qui en bloquent 100 ca le fait pas !

Là 3 possibilités : aller a la piste Rommel redécouverte par Michel pendant les recos mais accessible que par des pilotes ayant un bon niveau en tout terrain, rentrer direct à Tozeur avec Adrien, ou attendre sur place le retour des aventuriers de la piste perdue. Pour moi pas d’hésitation, mon Z est la version enduro qui vient de sortir !!! Nous voila partis a une vingtaine de moto vers Redeyef. Nous prenons juste avant le village une piste au milieu des immondices que nous suivons un moment. On est à moins de 300 m du village et aucun signe de tension visible. A droite, entre 2 tas de poubelles fumantes, on se retrouve sur les vestiges encore parfois goudronnés de cette fameuse piste tracée par les soldats du génie de Rommel et les quelques Panzer qui lui restaient, qui fuyaient la division Leclerc au sortir de la Lybie (me suis un peu renseigné au retour) à la surprise de ceux qui l’attendaient dans les passes accessibles à son convoi. Au sommet, arrêt. Vue fantastique sur les montagnes et le désert, et visite d’une grotte ayant abrité des résistants et dont le plafond est constellés de coquillages, preuve que la mer montait là y a quelques milliers, millions d’années !! Photo souvenir avec tous les courageux et retour au col où nous attendent les autres.

Sur la piste, des gens sur un chantier qui nous saluent, pas d’animosité de leur part, mais fallait pas tenter le diable .Descente au point mort vers la vallée, et direction Tamerza, via encore une spéciale de 2011. On traverse ce village dont la partie la plus ancienne a été ravagée par des inondations il y a longtemps et reste visible. Il y a une bel hôtel qui donne dessus et qui parait il est superbe. On arrive au canyon de Midés, encore un beau coin méconnu. Ca vaut pas les gorges du Verdon mais c’est spectaculaire. Il y a quelques échoppes qui vendent des cailloux, des roses des sables, et même des œufs de dinosaures fossilisés, vrais ou faux ???

C’est l’heure du retour sur Tozeur. On en a pris plein les yeux encore ce matin. Vraiment super journée. Ca roule bien et on arrive juste a temps pour manger et se taper une petite sieste avant la virée en quad dans les dunes. Fatiguant mais génial, surtout sur la fin dans un terrain aménagé comme une piste de cross. Dans la foulée on file faire le plein d’essence des motos avec Yannis. Demain prés de 500 km encore. On remonte plein nord en longeant la frontière algérienne. Les tensions à Redeyef nous obligent encore à modifier le tracé on filera direct sur Metlaoui, et après, reprise du road book initial. On nous informe au briefing qu’on longera l’Algérie sur une route fréquentée par les trafiquants d’essence et autres matières illicites mais qu’on va rentrer dans la Tunisie profonde ou jamais ne vont les touristes, et que l’accueil sera certainement plus chaleureux. Il est impératif pour tout le monde de partir avec le plein d’essence car il n’y aura pas de ravitaillement avant le km 180. Par sécurité on partira comme ce matin en convoi et hors de question de s’arrêter pour 1 bécane qui n’aurait pas écouté les consignes.


JOUR 6 : TOZEUR - KAIROUAN (450 km)
CAP AU NORD !

Réveil matinal. On doit partir en convoi jusqu'à Metlaoui. C’est que de la ligne droite. Arrêt regroupement à l’entrée de cette immense mine de phosphate. Délaissés par le gouvernement en place, le chômage augmente pour la population dans les régions du sud ! Les petits groupes se reforment à l’issu d’une temporisation.

Je récupère ma bande de parisiens/marseillais et quelques autres. Les paysages changent, on passe des zones désertiques à de grandes plaines agricoles. La route est sympa, commence à tourner. On passe un col en basse montagne, je donne un bon rythme et on rattrape les motos parties 3 mn avant nous. C’est une Electra Glide qui ferme ce groupe. Je n’aime pas les Harley, qui sont, pour moi, justes bonnes a avaler des kilomètres en ligne droite entre 2 pannes !! Et là, j’avoue être surpris par ce couple qui enchaine les virages sans forcer. Ca frotte a droite, a gauche mais sincèrement je suis épaté par son pilote. Eh les gars vous avez remarqué, j’ai fait un compliment sur une Harley !!!! Je vieillis ca doit être ça !!!! C’est sur que là on avait affaire à des rouleurs, pas à des guignols à franges.

On est en plaine maintenant. Des cactus, quelques cultures, beaucoup de troupeaux d’ovins, de nombreux points de vente d’essence de contrebande. On a fait environ 120 km. Devant moi un FJR qui secoue sa moto dans tous les sens. 2 solutions : soit un scorpion dans le slip, soit une panne d’essence. Bingo ! Je le vois s’arrêter devant un vendeur du précieux liquide. Je soude, double tout le monde pour arrêter le groupe et pas laisser ce pilote seul en pleine pampa. Je bout intérieurement car on avait bien précisé plein pour tout le monde au départ de Tozeur. Il arrive, je râle pour la forme, il m’explique que malade hier soir il n’a pas assisté au briefing et n’a pas eu la consigne ! Il s’en sort bien, 10 km avant ca aurait été beaucoup plus galère. On est au km où l’on peut re-naviguer au road book, c’est parti !

Traversées de villages, arrêt essence, les kilomètres défilent. Le road book m’indique à droite, pourtant un groupe de bécanes arrivent d’en face, ils ont du se tromper. Il est annoncé route en mauvais état, trous sur 40 km, trop bon !!! La végétation a encore changé, on se croirait dans le sud, à la maison quoi !!! Je slalome entre les trous, nids de poules, nids de vaches. Des ruines romaines à gauche, plein de monde à droite, on est arrivé au CH midi à 10h30 !!! Coin sympa, on est à 1 km de la frontière avec l’Algérie. Un peu tôt pour les bons sandwichs je les garde pour plus tard. On doit arriver tôt à Kairouan, car ce soir c’est jour de prière et il risque d’y avoir des embouteillages pour accéder à l’hôtel en plein centre ville.

On repart des qu’on peut, on longe la frontière, des gardes armés nous saluent. Il y a des miradors, des barbelés, des blindés, on s’attarde pas. La route est en mauvais état et se transforme en piste. Encore heureux qu’il ne pleuve pas car ca doit être une belle patinoire. On est dans des champs de cactus et au détour d’un virage tout un groupe arrêté. Les pilotes viennent de visiter un vrai gourbi : c’est une cabane en branches et feuillages qui avant servait d’habitat et sert maintenant de bergerie. Celui-ci à une centaine d’année. On est dans un coin du pays ou jamais ne passent les touristes et les fermiers ont l’air sincèrement heureux de nous rencontrer. Je discute avec une femme qui tiens par la main un gamin sans chaussures. Je lui offre un stylo, mes lingettes pour le visage, et le peu de monnaie que j’ai sur moi. Elle veut me donner des figues de barbarie. On fait une petite photo ensemble. Des gens sympa et un arrêt enrichissant. Plus loin un gamin nous salue avec un tee shirt TRR 2. Adrien est passé par là !!! On croise des tas de pick up chargés d’essence qui roulent vite. Vaut mieux pas être sur leur trajectoire. C’est la route de tous les trafics. On va revenir sur des routes plus grandes du coté de Sbeïtla. L’an dernier, je l’ai traversé la tète dans le guidon sans même voir les ruines romaines. Là je prends le temps de faire quelques photos, c’est superbe ! La nationale m’ennuie profondément. On roule bien, il y a plein de vendeurs de fruits secs et d’essence et nous arrivons a Kairouan.

Je n’aime pas cette ville, elle semble posée là, pas de banlieue, tu arrives directement sur des rues et des ronds points, y a plein de vendeurs de pains sur le bord, c’est très sale, les immeubles sont délabrés bref c’est moche. Je suis la bande, et presque arrivé à l’hôtel, il y a des travaux et une déviation. Le Tripy s’affole et pour une fois je n’ai pas suivi le road book. Je laisse l’homme à la KTM nous remettre sur le droit chemin, car je ne sais pas à quelle case on est !!! Ça m’apprendra à faire confiance à l’électronique !!! Ca va encore me couter la tournée au bar ! On est a 200 m de l’hôtel, il y a du monde, c’est l’heure de la sortie des écoles. Essence, comme ca c’est fait pour demain et direction la douche.

L’hôtel est sympa. Avec Yannis on décide d’aller faire un tour en ville vers la médina. A peine arrivés, on se fait brancher par des pseudos guides. Ca nous gonfle, on les envoie successivement poliment promener et retournons à l’hôtel. Certains profitent du fait qu’on soit arrivé tôt pour aller visiter la grande mosquée toute proche. Je l’ai vu l’an dernier c’est à voir ! Pas tous les ans ! Les motos sont bien gardées : un vigile genre 200 kg qui fini son service et part sur un 103 Peugeot déformé sous le poids, et remplacé par un manchot, le Djamel Debbouze de la sécurité !! C’est la cour des miracles et c’est mort de rire que pour la première fois depuis longtemps on met un antivol aux motos, reflexe marseillais !!!

Demain départ tardif pour laisser le temps a ceux qui le désirent d’aller visiter la mosquée. Dans la nuit vers 5 h y a un mec qui a du avoir mal au ventre : il s’est mit à crier en haut du minaret. Je sais c’est pas beau de se moquer, je suis un mécréant mais ca m’a toujours fait rire !!!


JOUR 7 : KAIROUAN - HAMMAMET (320 km)
CA SENT LA FIN DU VOYAGE…

On part tranquille en traversant la ville, cap au nord vers le Cap Bon. On traverse des plaines avant d’arriver dans des collines que l’on à déjà parcouru sous la pluie l’an passé. Peu de monde, du grip et des paysages agréables. Ca roule bien. On rejoint des routes qui sont paraît-il la vallée de Chevreuse des tunisiens. De grandes courbes dégagées, un goudron correct, de quoi s’amuser. Le rythme s’accélère, on avale les kilomètres. Dans une descente, de la fumée noire, acre, du monde, des brasiers : les gars font du charbon en faisant bruler de vieux pneus et je ne sais quoi. Un écolo ici se fait hara kiri direct !! Quelques inévitables traversées de villages sans soucis et on arrive au CH midi. Encore un coin au top, vue sur la mer et Tunis au loin, belles photos en perspective. Repas rapide a base de bons sandwichs, et direction Hammamet à 70 km.

Retour a la civilisation : après de nombreux changements de direction, un feu tricolore !!! Le premier depuis prés de 3000 km. Ah c’est donc ça j’avais oublié, le goudron est très glissant. Le moindre coup de gaz ca burne !! Trop bon !! Arrivée a l’hôtel « Le Sultan » posé directement sur la mer. Cocktail de jus de fruits des l’arrivée, douche et tenue d’été obligatoire, apéro face à la mer.

Le minibus nous emmène à la médina, il faut dépenser les derniers dinars. Les vendeurs comme d’hab nous mettent le grappin dessus, on en trouve de moins pénibles que les autres et c’est chez l’un d’entre eux qu’on va se faire une crise de rire : je trouve une paire de baskets sympa, le gars me dis « pas problème patron j’ai ta pointure » et le voila qui me sort une échelle de 3 mètres avec 4 barreaux seulement, le reste c’est de la ficelle. Il la met dans un faux plafond et le voila parti, une chaise pour démarrer son escalade avec les babouches. Avec Yannis on est pliés de rire on attends la chute et les passants aussi. Il avait vraiment envie de pas rater sa vente, motivé le garçon. Dans une autre boutique je regarde les babouches, le gars me dit « c’est la nouvelle collection ». Je savais pas qu’il y avait de la haute couture pour la babouche, on en a vu des Dior, des Vuitton, des Lacoste. Pour rigoler je lui demande des KTM. Sur que l’année prochaine y en à !!!

On rentre en minibus avec Karim, le chauffeur. Vraiment au top cet homme, serviable, aimable, il a fait l’unanimité. Re-apéro avec les amis (le budget apéro à été énorme cette année et encore je ne bois pas d’alcool). C’est l’heure de la remise des prix avec pascal TOMEK au micro. Pascal tu a raté ta vocation ! Pas de classement puisque pas de course, mais les femmes mises à l’honneur, pilotes et passagères. Les marshals, les médecins et infirmières, tout le monde est félicité et applaudi. Un dernier buffet repas tous ensemble demain on embarque pour la France.


JOUR 8 : HAMMAMET - TUNIS (70 km)

C’est en convoi que l’on va rejoindre la capitale par l’autoroute. Je ferme le premier groupe avec Stéphane. Ca fait du monde à gérer. Certains ont un peu tendance a se croire sur une autoroute fermée. Le minibus nous suit et nous filme, il y a des vendeurs de fruits et légumes sur la bande d’arrêt d’urgence, un mec qui y promène ses vaches ca craint quand même. On passe rapidement le péage de Mornag, et direction la goulette par le pont sur les ports. On y est vite, on se regroupe à l’entrée en attendant nos billets. Je repère un gars en tenue de marin on dirai un capitaine, on discute moto, il m’explique qu’il est le commissaire de bord et le second du navire qui nous ramène à Marseille. Je profite pour lui demander s’il y a la possibilité de visiter la salle des machines pendant la traversée : ca peut se faire ! Trop bon ! J’en parle à Bruno, Carole et Yannis, ca pourra se faire qu’en petit comité.

Les billets distribués on se dirige vers la douane, et là bravo à Adrien qui grâce au travail effectué en amont du rallye, permettra d’embarquer l’ensemble de la caravane en moins d’une demi heure. Seul le camion Motul, en raison de son gabarit, embarquera en dernier sous les applaudissements des participants. Repas à quai et c’est sur une mer d’huile qu’on prend la mer. Ca va pas durer hélas, au large de la corse ca commence à bouger. On s’échange les fichiers photos et je file au lit.

Le matin on va au rendez vous pour visiter le navire. C’est un jeune marin en école de commerce qui s’en charge. On commence par la passerelle de commandement tout en haut. On y accède par un petit ascenseur, c’est chouette à voir, mais ca bouge encore plus qu’en bas. Je commence a changer de couleur sous les moqueries de ces enfoirés, de mes camarades mdr !! On reprend l’ascenseur pour la salle des machines, la pièce de contrôle est pleine d’ordinateurs qui gèrent plein de fonctions. On y apprendra que le navire raffine lui-même le fuel qu’il utilise et qu’il est propulsé par 4 moteurs 18 cylindres qui représentent 36000 chevaux !! Que ça ! L’ascenseur exigu m’a été fatal, heureusement mon sac plastique était là !!! J’irai dormir dans la cabine jusqu’au Château d’If, ca sent la maison ! On débarque rapidement, un dernier regroupement sur le parking le temps de récupérer mes affaires, une bise aux amis avec une pensée pour ceux qui ont de la route à faire. Avec un peu de chance dans 10 minutes je serai sur mon canapé.



BILAN :

Du très beau, du très bon. Finalement même sans chrono, j’ai passé, et je ne suis pas le seul, un très bon séjour, découvert des sites qu’en course je n’aurai même pas aperçu, rencontré des gens de tous les horizons, et lié de nouvelles amitiés. Tout le monde est rentré en 1 seul morceau, 1 moto cassée, 1 en panne (2 yamaha quand même !!!). Michel et Adrien ont su trouver des routes inédites et garder aussi le meilleur de 2011. L’organisation à été top, les hôtels somptueux, l’ambiance très conviviale, contrairement à 2011 où il y avait les pilotes d’un coté, les commissaires et l’orga d’un autre. Là le soir tout le monde se mélangeait.

Agréablement surpris par la majorité des pilotes surtout ceux avec des bécanes pas très adaptées (mention spéciale a Patrick le marseillais en Fat Boy ! on est bon à Marseille !).

J’ai adoré passer coté orga, fier d’avoir réussi avec Stéphane, Robert, Dom et jean-Marc à emmener à bon port tout ce petit monde, et surtout prêt à repartir !!

Un très grand merci pour leur confiance à Adrien, Michel et à FX

Marc Lavenu.