En résumé : Le rallye c’est du plaisir en barre !
Mais avant d’arriver à cette conclusion il s’en est passé des choses.
Tout d’abord après être allé voir deux rallyes l’an passé, je décide de me lancer, j’ai un vieux 400 xj en cours de remise en route, ça fera l’affaire pour courir en classique…
Seulement, ça ne se passe pas trop comme prévu, du coup je décide de prendre le 900 Diversion avec lequel je roule tous les jours pour aller bosser.
Début Janvier 2018 j’envoie mes bulletins d’inscriptions pour la Sarthe, l’Ain et le Dourdou.
Malheureusement mon camion semi aménagé décide que la Sarthe c’est trop loin et me claque un joint de culasse. Rallye de la Sarthe annulé, remboursement de la licence LJA sans aucuns soucis.
Je profite donc des deux mois avant le rallye de l’Ain pour peaufiner la préparation de la moto, ne rien laisser au hasard, mais sans trop m’entrainer, surtout la nuit, ça aura son importance plus tard.
Départ prévu pour Cerdon le mercredi après-midi, finalement vu la météo exécrable du début de semaine, je préfère retarder au jeudi matin, une nuit de plus dans mon lit ne me fera pas de mal.
J’arrive à Cerdon vers 11h sous le soleil, y a déjà du monde mais personne au camping encore.
Je m’installe tranquillement et quelques concurrents arrivent.
Je fais connaissance avec Denis « Lino Paraitil » #169, on papote et déjà me donne pleins de conseils.
Les membres du team rallye Val d’Iton m’aident à descendre mon char de la remorque. Les membres du team rallye Val d’Iton m’aident à descendre mon char de la remorque.
Je fini mon installation puis repas léger et en route pour les recos.
J’ai déjà bien travaillé le routier à la maison, reste les spéciales à voir, en voiture, les recos étant interdites en moto.
Challes j’aime bien, c’est court, donc facile à mémoriser, 2 épingles au départ puis de beaux enchainements de virages sur un bon revêtement, y a juste une partie un peu bosselé au milieu de la spéciale, et la fin c’est gaz en grand sous le tunnel.
Leymiat c’est un peu plus compliqué, le passage dans le hameau de Breignes va être impressionnant, et ensuite c’est un enchainement de pif paf entre coupé de léger bout droit. Avec des bosses aussi sinon ce n’est pas drôle.
Je rentre au camp, douche, et je fais la connaissance de Gilles Larue #94 et de Fabrice Dion #230 qui m’invitent gentiment à boire un verre avec eux. On parle de tout et bien sûr de rallye avec encore pleins de conseils pour un débutant. Dodo à 23 h demain y a encore un peu de boulot sur le routier.
Vendredi matin gros soleil, je pars pour un tour de routier vers le chemin des éoliennes, indiqué route sale sur 5km sur le road book, je veux me rendre compte... je ne serais pas déçu, lol !
Retour au camp, car il faut finir de préparer la moto pour les vérifs l’après-midi. Repose pied passager attachés, fixation des plaques numéro et du lecteur de road book. Papotage avec Jérémy Guerrin #176, qui m’aidera à remettre la moto sur la remorque le dimanche matin.
Je passe l’administratif et le technique sans soucis, mais je suis tendu comme une crampe, je décide d’aller rouler un peu pour me détendre, 50 kil me feront le plus grand bien…
Ensuite je me rends au « pilot corner », temps de parole entre les pilotes et les membres de la fédé, peu de pilotes présents, je trouve ça dommage, et le briefing suit à 19h.
En tant que nouveaux nous sommes pris à part pour nous expliquer et nous rassurer sur le fonctionnement des pointages. Mr Carel Course nous présente son appli de suivi des pilotes, sur mon téléphone ça fonctionne malheureusement ma femme n’aura pas cette chance, l’appli ne charge pas la carte, elle ne saura jamais où j’en suis depuis la maison.
Apéro avec Gilles et Fabrice, repas rapide et dodo tôt, demain c’est le grand jour, mon premier Rallye, départ à 10h52 !
Réveil assez tôt vers 6h30, j’ai bien dormis à ma grande surprise. J’ai 3h devant moi donc pas de stress, petit déj, douche, passage au village pour acheter de quoi boire et se nourrir sur la journée.
Et c’est l’heure de partir... ça y est le stress monte doucement… Gilles, Fabrice et Lino passe me voir tour à tour voir comment je me sens.
Je fais connaissance avec les pilotes qui partent autour de moi, c’est très sympa, et en particulier Cyril, qui partira derrière moi, le pauvre (pardon Cyril, lol !).
Et c’est l’heure, on se présente deux par deux toutes les trente secondes sur la ligne, photos, on me tend mon carton et c’est parti pour le tour de prologue.
On rentre dans le chemin des vignes, Cyril mets les gaz et je me fais remonter par de nombreux pilotes, je ne comprends pas bien pourquoi ils roulent si vite dans ce chemin… sont tous fous !!! On passe dans Challes sans s’arrêter au CH ni au point stop, et là les quelques point de repères pris en reconnaissances disparaissent, remplacés par les boudins de protection. Sur la partie bosselé, j’ai l’impression d’être assis sur un shaker, ça secoue dans tous les sens, l’arrière de la moto saute d’une bosse à l’autre. Les recos en voitures c’est bien mais ça saute moins, lol !
Le routier jusqu’à Leymiat se passe bien je me fais toujours remonter mais je ne m’affole pas. Pour Leymiat c’est le même constat ça bouge, ça saute, le passage dans le hameau c’est sympa y a du monde.
La fin du routier se passe bien, pour ce tour du prologue c’était au plus simple.
Retour à Cerdon, j’arrive au CH, je suis à la bourre, je prends donc une pénalité (7,5s), et là je percute, en fait les pilotes qui m’ont remonté ne sont pas fous du tout, c’est le rythme à prendre pour être à l’heure, et oui 60km/h de moyenne ça se travaille.
Cette fois c’est le vrai départ, je pars tout seul, et j’essaie de mettre du rythme. Forcément je me fais remonter mais cette fois je suis à l’heure au CH de Challes. Je fais la queue derrière 4-5 pilotes en attendant mon tour de m’élancer, ça cire, ça lève, ça hurle au départ.
Ça y est c’est à moi, 5,4,3,2,1, Goooooooooo… bon à mon rythme, lol ! Un savant mélange de je lambine, mais je fais au mieux… Finalement je me fais rattraper que vers la fin de la spéciale, ouf…Chrono ridicule de 2’15.46, 158 ème sur 160. Je m’en fout je ne suis pas là pour ça.
Point stop, je m’aperçois que je n’ai pas remis mon compteur à zéro au CH, c’est pourtant écrit en gros sur le road book et je l’ai stabiloté…. Encore une erreur de débutant que je commettrais plusieurs fois sur la journée, heureusement le temps passé en amont sur le road book me sauvera la mise…
La liaison se passe bien je suis à l’heure, juste, mais dans les temps.
Premier passage dans Leymiat, temps toujours aussi époustouflant de 4’09.39, 154ème sur 157. Retour à Cerdon sans soucis…
Les tours s’enchaineront comme ça toute la journée, avec un temps d’attente au départ de Leymiat 2 dû à une chute. J’améliorerais à chaque passage, sans progression au classement vu que tout le monde améliore ces temps, mais ce n’est pas grave.
Juste le dernier passage de la 1ère étape qui a été supprimé sans que personne ne me le dise, du coup au départ de la dernière boucle de jour, je suis parti sur le routier du dernier passage de la 1ère étape au lieu du 1er passage de la 2ème étape, vous suivez ? On m’en informera au départ de Challes, quand à notre grande surprise on est arrivé par deux routes différentes, certains pilotes étant au courant de l’annulation d’un tour et pas d’autres… heureusement il n’y avait pas de contrôle de passage. D’accord c’est écris sur le carton de pointage mais en tant que débutant je n’ai pas eu le réflexe de regarder…
S’en vient la pause du soir, 2h00, le temps de se restaurer, Fabrice et Gilles m’avait dit repas léger… Merguez/frites/bière fraîche, comment ça ce n’est pas léger ? Mais j’avais réellement faim, et boire de l’eau tiède toute la journée ça suffit, lol !
J’installe les phares, manque d’oublier de changer le road book pour celui de la nuit, je m’équipe en vêtement plus chaud et je vais au départ, pré-grille à 21h47.
J’arrive au parc où on nous apprend que le départ va finalement être retardé pour attendre la nuit. On discute donc entre concurrent pendant un long moment, les motos s’entassent comme elles peuvent sur le parc.
On en profite avec Gilles pour échanger quelques mots avec Julien Toniutti (le français le plus rapide au Tourist Tophy) pilote très accessible, vainqueur pour la 7ème fois du rallye de l’Ain, excusez du peu, c’est ça l’ambiance rallye.
Et ça repart dans une chaude ambiance, les riverains sont venus nombreux pour nous voir partir et nous acclamer, c’est chouette !! Merci.
Je sors du village et je passe en plein phare et là rien ! Je ne vois rien ! Je rentre dans le chemin des vignes, je suis à l’arrêt (encore plus que de jour, forcément lol) et je n’arrive simplement pas à rouler au même rythme que le jour. De plus mon compteur de vélo me servant de tripmaster, ne s’éclaire que si je touche au bouton, donc je ne sais pas où j’en suis au niveau kilomètres, de suite je repense à Lino et à sa frontale scotchée sur la mentonnière du casque (note à moi-même, penser à faire de même au Dourdou).
J’arrive au CH à la bourre et bam re 7,5s de pénalités…
Je pars dans la spéciale toujours en mode taupe. Je suis perdu, désorienté, je ne reconnais pas la route. Bref pour ma sécurité et celle des autres, et avec la fatigue accumulée, je décide d’arrêter là cette folle et épique journée de moto.
Je redescends à Cerdon, j’informe la direction de course de mon abandon, et je décide de rejoindre Breignes pour voir les copains en spéciale dans leur dernier tour. Mais avant je jette un œil aux phares additionnels, je veux comprendre pourquoi je ne vois rien, je les remonte un peu et là PLEIN JOUR ! Grrr, ils étaient juste trop bas… c’est rageant mais je ne regrette pas mon abandon, je me suis bien amusé. Au final avec le jeu des pénalités, je me classe 145ème sur 151 pilotes classés, et 160 pilotes au départ sur l’étape de jour.
En conclusion, je dirais simplement à tout ceux qui ont envie d’essayer mais qui n’osent pas, de se lancer, le rallye c’est du plaisir en barre, vous ne serez jamais tout seul, les gens sont super accueillants, à aucun moment on ne m’a fait de remarque parce que je bouchonnais tout le monde sur le routier (pourtant il y avait de quoi lol !).
On ne roule pas forcément super vite en vitesse pure en routier mais c’est un rythme soutenu partout, et c’est ça qui est compliqué, rouler à bon rythme avec une moto de 265 kgs sur route ça va, en petite route c’est plus dur, en chemin on en parle pas, lol ! Ceci dit j’ai réussi à pointer à l’heure, sauf sur le fameux secteur du chemin des éoliennes, où je pointe avec 1mn 30 de retard, bêtement je n’ai pas roulé assez vite sur les belles portions de route avant de le prendre, pensant qu’on le faisait au tour d’après.
Maintenant place au Dourdou, mais d’ici là promis, je vais aller m’entrainer, surtout la nuit, parce que si je suis juste de jour, la nuit ou en cas de pluie je vais prendre des pions pleins la tête !
Et je terminerais ce laïus en remerciant les organisateurs et leur équipe de bénévoles qui bossent pour qu’on s’amuse, les municipalités pour leur accueil, Cyril pour sa patience en spéciale, je souhaite un bon rétablissement aux blessés, du courage à ceux qui ont de la mécanique faire, merci à vous d’avoir tout lu (promis ce sera plus court pour les autres rallyes, lol) et enfin un grand merci à Lino, Gilles et Fabrice pour tous leurs conseils et d’avoir pris soin de moi tout au long de ce rallye !
Et le plus important, Merci à ma chérie, qui me supporte, c’est écris sur la moto d’ailleurs !
P:S : merci aux photographes, Gil Medalin et Bernard «Le bugey libre».