Tout a commencé par une rencontre fortuite… Pfff, non, je l’ai déjà servi ce début, pour
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En fait, à force de traîner mon p’tit gris de VTR avec des pistards, je m’intéressais depuis un petit moment aux rallyes routiers. Je sais que je n’ai aucune chance sur piste vu mon niveau, mais l’envie de me lancer dans la compétition comme amateur me taraudait depuis le Sun Rallye qui a ouvert la saison 2011 du Championnat de France.
Las, le budget et l’horloge n’étant pas de mon côté, j’ai mis cette envie au placard un bon petit moment.
Mais je n’avais pas prévu cette rencontre fortuite
. Et les deux manches de Superbike à Lédenon ont remis le rallye sur le tapis.
Hésitations et excuses en bois n’ont pas découragé ma femme qui m’a forcé la main pour que je me lance : elle a eu bien raison !!!
Alors pour bien commencer un rallye, il faut s’y inscrire : c’est chose faite le 15 août.
Ensuite, il faut le préparer : boah, un mois et demi, ça suffit non ?
Et là, je vais être clair :
NON !!! Même si j’ai bien profité des conseils avisés de Marc SANCHEZ, le professeur-accompagnateur du Lycée Pierre-Mendès France de Montpellier qui assure l’assistance pour les poireaux comme moi, j’ai fait l’impasse sur deux ou trois petites choses qui m’ont cruellement manqué : en particulier le repérage virtuel des stations essences en Corse et un bon choix de pneus (les BT021, c’est long à chauffer…).
Bon, je commence à jardiner un peu… je me reprends.
Et comme je suis vachement bien organisé, je tiens mon Journal de bord. Mais il ne me servira pas vraiment…
Les quinze derniers jours d’août me servent à préparer ma checklist, histoire de ne rien oublier.
Au passage, je deviens la bête noire de David BOURNISIEN et du forum Rally-Spirit avec mes questions de débutant-poireau-néophyte-boulet (au moins, ça les fait sûrement rire un peu).
A la fin du mois d’août, je reçois la convocation pour les vérifications techniques les 1er et 2 octobre à Val de Reuil. Hein ?!? Quoi ?!? Comment ?!? Val de Reuil ?!? Mais je ne fais que le Corse – Toulon, moi ! C’est quoi, ça ?!?
Ouf, non, ça va : juste une erreur de liste de diffusion…
Et à partir de la rentrée des classes, je perds le fil…
Rattrapé par le boulot, je termine de me préparer le jeudi matin, quelques heures avant la convocation… Heureusement qu’Anto Moto m’a préparé le VTR la semaine précédente et que quelques autocollants sont déjà collés.
C’est en assemblant les roadbooks le jeudi midi que je m’aperçois que j’ai complètement oublié le lecteur de roadbook ! Allez, hop : une boîte de coton tige, un tube PVC, le tout sur une platine en alu pour le fixer sur le support de caméra :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Nous voilà donc partis, mon VTR et moi, vers les vérifications administratives et techniques. C’est bizarre : plus je me rapproche du Mourillon, plus j’ai des nœuds à l’estomac…
J’arrive à 14h50, avec dix minutes d’avance (j’aurai dû en profiter vu ma performance en Corse…). Après trois heures d’attente, les deux bénévoles qui s’affairent autant que possible me donnent ma licence et mon « bon à partir ».
Direction le contrôle technique. Et là, c’est le drame ! Ma poignée d’accélérateur ne revient pas assez vite (en même temps, elle n’a pas l’habitude d’aller si loin)… Comme j’ai de la chance (si, si… un peu), l’équipe de Marc SANCHEZ est juste à côté : il me règle ça en deux « pschitts » de dégrippant.
C’est bon, je peux rentrer dans le parc fermé.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Ma petite famille est venue m’encourager avant le départ. Ça me permet d’oublier un peu le stress en attendant les courageux qui font la totale depuis Val de Reuil.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Et là, tout s’enchaîne très vite, à commencer par le convoi jusqu’au bateau avec la Garde Républicaine.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Après une calme et douce nuit dans le ferry, nous arrivons en Corse et posons nos roues à Porticcio.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Après trois longues heures d’attente au bar, histoire de laisser les « vrais » s’arsouiller tranquillement, nous partons pour la première liaison : ses 17 km me paraissent interminables, car je m’approche de la première spéciale de ma vie.
Et la petite voix me dit : « profites-en, c’est peut-être la dernière… » (Tiens, encore un nœud à l’estomac).
Premier passage à Coti Chiavari : 06’32”7… 140ième sur 181… Pas grave, j’ai pas tombé ! Je regrette d’avoir gardé les BT21 : l’an prochain, ce sera en BT16 pro !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Après une petite pause où j’aurai dû brûler un cierge, j’attaque la liaison du matin.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Jusqu’ici tout va bien : j’évite les vaches, les chèvres, les branches, les châtaignes, les stations services… Le petit voyant orange de mon tableau de bord commence à clignoter ! Tant pis pour le roadbook, je descends vers LA nationale pour trouver une pompe. Comme je suis un peu à côté des miennes, je rate le CP du matin (j’ai aussi raté la famille cochons… nan, a pas vu).
Yes, mes premières 3’ de pénalité !!! C’est vraiment le jour des premières…
Je raccroche tant bien que mal un groupe qui m’emmène vers le point de regroupement de Porticcio pour 30’ de pause avant de repartir dans l’autre sens.
Le petit voyant orange reste éteint, mais mon détour du matin me rappelle inéluctablement : « fais le plein », à l’approche de chaque station service. Je les connais toutes autour de Porticcio, maintenant.
Les châtaignes, les branches, les trous et les bosses, et les bosses et les trous finissent de me ruiner les poignets. Je fête mon arrivée à la deuxième spéciale avec ma deuxième pénalité (4’30 pour 18’ de retard). Puisque je suis le dernier continental, je pars tranquillement (nan, nan, les insulaires ne m’ont pas rattrapé : z’ont laissé passé une voiture de l’organisation avant de partir).
Finalement, j’aligne un 6’14”4 ! Presque 20” de mieux que le matin !
Les derniers kilomètres s’enroulent en mode bucolique (pas le choix : sous haute surveillance gendarmesque).
Après deux canettes de Dark Dog et quelques discussions « bateau », nous allons le prendre, le bateau… Euh… Z’êtes sûrs ?!? Y a pas un peu beaucoup de vent là ?!? Bon de toute façon, on a signé pour en ch***.
La traversée du retour est BEAUCOUP moins calme que l’aller, et nous imitons tous Calogero (ahouhou, en apesanteur) dans les creux d’au moins vingt mètres (d’après une source marseillaise).
Le sommeil réparateur tant attendu n’arrive pas, certainement à cause de l’inquiétude pour les motos (« t’es sûr qu’elles sont bien arrimées » -« oui, je l’ai fait moi-même » - « ben, justement… ») et des turbines du bateau. Ah ben non, c’est mes co-cabiniers : Francis 708, Stéphane 723 et Christian 705 qui font un concours.
Finalement, je fais une deuxième nuit en fauteuil moins agité et moins bruyant que la cabine. En plus, c’est juste à côté du self : je les pourris tous pour le p’tit-déj’ !
Arrivés en terre connue, l’escorte présidentielle nous mène gentiment vers le Mourillon : oui, à 7h30 , 200 motards savent être gentils (mais c’est bien parce qu’on est pas encore bien réveillés).
Une petite assistance (pour les autres… moi, j’ai une Honda) permet de reprendre ses esprits avant le départ pour la boucle toulonnaise.
Je prends le départ en 4ième position, vu que c’est en ordre inverse…
Bizarrement, je ne prends pas de pénalités sur la première liaison : Toulon, Ollioules et ses gorges, Le Beausset, Le Castellet et son circuit (le plus meilleur beau du monde de la Terre), Signes, La Roquebrussane, Mazaugues…
De bien jolies routes que je ne connaissais pas (mouahahah).
J’aurais presque pu faire quelques m² de parquets, moi…
Le public est là, déjà ?!? Sylv’1, t’es où ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Et c’est parti pour la troisième spéciale qui durera presque trois minutes (2’59”1 – 122ième).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Comme j’ai un peu de temps avant d’attaquer LA montée du Faron, j’embarque deux classiques dans une petite séance de jardinage (Barjols, Brignoles, c’est presque pareil… Faut vraiment que j’arrête le Verdon, moi).
La liaison prend un style balade pépère, grâce encore une fois à mon petit voyant orange. Je « roadbook » tout seul jusqu’au pied du Faron pour retrouver une manif…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Je ne me rappelle plus très bien de la montée…
Juste la petite voix qui me dit :
- la petite voix a écrit:
- gaaaaaaaaz, frein, gaz, frein, gaaaz, frein, gaz, freeeiiinnn, gaz, freeeiiinnn mais freeeiiinnn put*** !, gaz, je me bourre, gaaaz
Tout ça en 3’59”6 (150ième – mais pourquoi j’ai pas des BT16 pro ?!?).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Ensuite, une interminable attente à la buvette
nous fait patienter pour retourner au village du Mourillon, toujours avec les motards de la Garde Républicaine (qui se sont bien amusés aussi).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le retour au parc fermé et la parade dans Toulon sonnent le glas de deux journées formidables que je répèterai l’an prochain (avec des BT16 pro et un bidon d’essence caché quelque part).
L’expérience est formidable pour le pur plaisir de rouler en spéciales et en liaison, pour tous les passionnés que j’ai rencontrés aussi bien sur les motos que dans l’organisation : David pour les tracés, Nina pour sa logistique, les commissaires et autres bénévoles pour leur soutien, Marc et le lycée Pierre Mendès-France pour son assistance…
MERCI A TOUS, et à l’année prochaine !
PS : Et merci aussi à vous, d’avoir tenu jusqu’à la fin de cet article…